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LEA: la revue L'Esprit d'Archimède

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LEA #12 (juillet-décembre 2024)

Cycle : Mémoire(s)

Technologies des mémoires informatiques

Pierre Boulet

Professeur d’informatique à l’Université de Lille, CRIStAL

Le numérique est sur toutes les lèvres aujourd’hui. Son universalité (et son nom !) vient du codage sous forme de nombres de tout type d’information, y compris les programmes. Ces nombres sont représentés sous forme de suites de « bits » (chiffres binaires pouvant prendre les valeurs 0 ou 1). Ainsi, toute technologie matérielle qui a 2 états peut être utilisée pour stocker tout type d’information.
Au-delà du simple stockage de l’information, pour être utile, une technologie de mémoire doit supporter plusieurs opérations, dont la lecture, l’écriture, la modification, la recherche, ou encore l’effacement de l’information qu’elle contient. Selon le rôle qu’on donne à une mémoire, elle sera modifiable ou pas, volatile ou pas (une mémoire volatile perdant l’information qu’elle contient quand on coupe son alimentation électrique). On peut distinguer 2 grandes catégories de mémoires informatiques : la mémoire de travail, aussi appelée mémoire vive, dans laquelle on manipule les programmes en cours d’exécution et les données en cours d’utilisation. Une telle mémoire doit être modifiable, et peut être volatile ou pas ; la mémoire de stockage, aussi appelée mémoire de masse, qui permet la conservation d’information à longue échéance. Une telle mémoire peut être modifiable ou pas, mais doit être non volatile.
Dans la suite de cet article, nous passerons en revue les principales technologies matérielles des mémoires informatiques, puis le rôle du logiciel dans la fonction de mémorisation, et finirons par présenter 4 évolutions qu’on peut anticiper à court ou moyen terme.