ALEA > programme > Écosystèmes

Écosystèmes

Cycle de conférences-débats

Le CNRS définit l’écosystème comme un ensemble vivant constitué par un groupement de différentes espèces en interrelations entre elles et avec leur environnement, vivant ou non. Il constitue donc un système dynamique complexe. En un temps donné, il marque l’état de la coévolution entre les différents êtres vivants et leurs habitats, chacun étant indispensable et faisant évoluer l’autre.
La fécondité de l’approche écosystémique est telle que son usage a été étendu bien au-delà de la discipline scientifique qu’est l’écologie. On parle aujourd’hui d’écosystèmes sociaux, culturels, économiques, politiques etc., chaque adjectif précisant la manière dont est élargie la notion. L'accent est mis alors sur une double interaction : entre les êtres humains qui coopèrent et entre ceux-ci avec le milieu socio-culturel dans lequel ils développent leurs actions, chacun influençant l’autre.
La notion d'écosystème souligne donc aussi l'intrication des humains et de leur milieu et souligne le fait qu'ils doivent tenir compte de celui-ci pour agir. C’est cette complexité dynamique que l’ALEA veut interroger en ouvrant un cycle de conférences destiné à revisiter, d’une part, les fondements et, d’autre part, les extensions de cette notion.

Programme

Les conférences se tiennent, selon les cas, à l'Espace Culture, au CERLA ou à LILLIAD. Les trois bâtiments se situent sur le site de la Cité Scientifique de l'université de Lille.

Si cette icône apparaît sur l'illustration, cliquez dessus pour visionner l'enregistrement de la conférence.

04 avril 2023, Espace Culture, 18h00

Claude Kergomard, Cryosphère et climat : Vers la fin de la « planète blanche ?

Répondant: Bernard Maitte

Les propriétés physiques de la neige et de la glace leur confèrent un rôle spécifique dans le système climatique global. Ce rôle est pour partie hérité des périodes glaciaires du Quaternaire, et garde l'empreinte des oscillations climatiques plus récentes, dont le Petit Age Glaciaire des XVI-XIXe siècles.
Dans le contexte présent du changement climatique accéléré induit par les modifications de composition de l'atmosphère terrestre, les glaciers de montagne, les glaciers polaires et les inlandsis groenlandais et antarctique, les banquises de l'Arctique et de l'Antarctique, les pergélisols (permafrosts) et les couverts neigeux hivernaux d'Eurasie et d'Amérique du Nord sont tous affectés, à des degrés divers. Outre l'impact direct du changement climatique, il faut envisager les rétroactions au sein du système planétaire pour envisager le futur d'une planète de moins en moins blanche.

ATTENTION: conférence gratuite sur réservation.

Claude Kergomard est géographe. Il a été enseignant-chercheur à l’U.S.T.L., puis professeur à l’École Normale Supérieure à Paris, dont il a dirigé le Département de Géographie

Bernard Maitte est professeur émérite à l'université de Lille

02 mai 2023, Espace Culture, 18h00

Marc Rabaud et Frédéric Moisy, L'air et l'eau sculptent notre monde ; conférence expérimentale

Répondant: Bernard Maitte

Près de Douarnenez, photo Marc Rabaud.

Notre monde vit au rythme de spectacles éphémères. Certains sont brefs, comme des ronds dans l'eau, le vacillement de la flamme d'une bougie, le scintillement de points lumineux sur la mer. D'autres sont plus longs, comme le bourgeonnement d'un cumulus avant l'orage, le patient polissage d'un galet, le dessin changeant des méandres d'une rivière. D'autres encore se déroulent sur des temps qui échappent à nos sens, à l'instar du soulèvement d'une montagne, de la formation d'une mer ou d'un désert.
A l'occasion de la sortie du livre « L'impermanence du monde : la physique de l'éphémère », deux des auteurs vous invitent à une promenade à travers ces phénomènes fascinants du monde qui nous entoure. Avec leurs regards de physiciens, spécialistes en mécanique des fluides, ils décryptent les lois de la physique qui régissent ces phénomènes. Ils montrent ainsi comment, sur de vastes échelles de temps, les fluides sculptent notre monde.
Cet exposé sera illustré de quelques expériences en direct.

ATTENTION: conférence gratuite sur réservation.

Marc Rabaud est professeur émérite de l'université Paris-Saclay. Laboratoire FAST

Frédéric Moisy est professeur des universités à Paris-sud

Bernard Maitte est professeur émérite à l'université de Lille

Archives

10 janvier 2023, Espace Culture, 18h00

Bernard Maitte, Les traditions nationales dans la construction des sciences (1800-1850)

Répondant: Francis Meilliez

Au début du XIXe siècle, la science anglaise est marquée, à la fois, par la physique newtonienne et l'empirisme de Locke. En France triomphe le système de Laplace ; la Naturphilosophie imprègne les pays germaniques. Ces trois traditions se combattent, mais chaque approche permet d'ouvrir de nouveaux champs scientifiques, d'enrichir les compréhensions. Grâce aux différences, aux succès comme aux erreurs, à l'émulation et aux combats qui s'y mènent, l'Europe est alors le lieu fécond de l'élaboration de la science mondiale.

Bernard Maitte est professeur émérite à l'université de Lille

Francis Meilliez est professeur émérite à l'université de Lille, directeur de la Société Géologique du Nord

17 janvier 2023, Espace Culture, 18h00

Denis Couvet, Résilience écologique

Répondant: Sylvain Billiard

Face au déclin de la biodiversité, apparaît la nécessité de changements profonds des relations des humains avec la nature. Ce qui conduit à la notion de « changements transformateurs », proposée par l'IPBES, définie comme une réorganisation systémique des sociétés, comprenant changements de paradigmes et de valeurs.
La notion de cycle adaptatif, considérant que tout socio-écosystème passe inéluctablement par quatre stades successifs de croissance, conservation, crise et réorganisation, banalise et aide à la fois à concevoir cette notion de changement.
Cette notion conduit à insister sur l'importance des diversités biologiques et sociales, permettant de mieux affronter les crises, aidant à la réorganisation des sociétés et des écosystèmes face à ces crises. Cette vision de la diversité se retrouve dans la notion d'intégrité des écosystèmes, considérant l'importance de la diversité des composition, structure et fonction de ces derniers, donne des critères scientifiques d'évaluation de toute politique de préservation des écosystèmes dans les territoires, à même de minimiser les crises, leurs effets, parvenir à des changements transformateurs aidant à préserver la biodiversité.

Denis Couvet est professeur au Muséum national d’Histoire naturelle et président de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité

Sylvain Billiard est maître de conférences au laboratoire de Génétique et Évolution des Populations Végétales, à l'université de Lille

24 janvier 2023, Espace Culture, 18h00

Olivier Boucher, Aviation et changement climatique

Répondant: Didier Torz

Comme tout secteur économique, l'aviation a un impact sur le climat et contribue au réchauffement climatique en cours. Cette contribution est largement dominée par les émissions en vol des avions. Elle est due au dioxyde de carbone (CO2) mais aussi à un certain nombre d'effets dits « non-CO2 » liés à la vapeur d'eau, aux particules (aussi appelées aérosols) et aux oxydes d'azote (NOx) émis lors de la combustion du kérosène par les moteurs. En particulier, les émissions de vapeur d'eau peuvent conduire à la formation de traînées de condensation et parfois même de nuages plus étendus de type cirrus lorsque les conditions atmosphériques sont favorables. Dans cette conférence, nous allons discuter ces différents effets et leurs contributions respectives à l'effet total de l'aviation sur le climat. Nous montrerons enfin comment ce travail de recherche peut contribuer à minimiser les effets de l'aviation sur le climat.

Olivier Boucher est Directeur de recherches au CNRS (Institut P.S. Laplace)

Didier Torz est rédacteur en chef des Annales de la Société Géologique du Nord

07 février 2023, Espace Culture, 18h00

Marie-Christine Blandin, Les impensés des politiques de santé

Répondant: Francis Meilliez

Ministère, budget, établissements, prises en charge, professionnels, brevets, innovations… : arbitrages publics et investissements privés en matière de santé se focalisent sur les soins. Tout au plus évoque-t-on la prévention, souvent confondue avec le dépistage précoce ou quelques messages édifiants - méfaits du tabagisme, de l'alcoolisme. La précaution qui fait envisager l'improbable est rarement d'actualité : les lanceurs d'alerte n'ont pas la côte et l'absence de masques lors de l'irruption du coronavirus a mis en évidence le manque de vigilance sur la prospective.
La santé est pourtant un patrimoine préservé ou altéré par une infinité de conditions externes sur lesquelles l'individu, mais aussi la société, peut agir : ce que nous mangeons et respirons pèse sur notre santé ; la façon dont nous habitons la ville, la campagne façonnent l'environnement qui façonne notre corps à son tour. Ce que nous pensons, par conviction religieuse, par enthousiasme pour l'innovation, ou par approche sensible de la nature oriente les stratégies locales et globales de satisfaction de nos besoins. L'exploitation des ressources, chère au souci de compétitivité des États, et au CAC 40, s'est étendue sans conscience de notre profonde dépendance des cycles naturels, des écosystèmes et des autres êtres vivants. La santé des 7,7 milliards d'êtres humains s'en trouve aujourd'hui fragilisée par un faisceau de dangers : les contaminants, les pénuries, les désordres climatiques, les pandémies issues de zoonoses.

ATTENTION: conférence gratuite sur réservation.

Marie-Christine Blandin est Sénatrice honoraire, ancienne Présidente de la Région Nord-Pas de Calais

Francis Meilliez est professeur émérite à l'université de Lille, directeur de la Société Géologique du Nord