Écosystèmes
Cycle de conférences-débats
Le CNRS définit l’écosystème comme un ensemble vivant constitué par un groupement de différentes espèces en interrelations entre elles et avec leur environnement, vivant ou non. Il constitue donc un système dynamique complexe. En un temps donné, il marque l’état de la coévolution entre les différents êtres vivants et leurs habitats, chacun étant indispensable et faisant évoluer l’autre.
La fécondité de l’approche écosystémique est telle que son usage a été étendu bien au-delà de la discipline scientifique qu’est l’écologie. On parle aujourd’hui d’écosystèmes sociaux, culturels, économiques, politiques etc., chaque adjectif précisant la manière dont est élargie la notion. L'accent est mis alors sur une double interaction : entre les êtres humains qui coopèrent et entre ceux-ci avec le milieu socio-culturel dans lequel ils développent leurs actions, chacun influençant l’autre.
La notion d'écosystème souligne donc aussi l'intrication des humains et de leur milieu et souligne le fait qu'ils doivent tenir compte de celui-ci pour agir. C’est cette complexité dynamique que l’ALEA veut interroger en ouvrant un cycle de conférences destiné à revisiter, d’une part, les fondements et, d’autre part, les extensions de cette notion.
Programme
Les conférences se tiennent, selon les cas, à l'Espace Culture, au CERLA ou à LILLIAD. Les trois bâtiments se situent sur le site de la Cité Scientifique de l'université de Lille.
Si cette icône apparaît sur l'illustration, cliquez dessus pour visionner l'enregistrement de la conférence.
30 septembre 2025, Espace Culture, 18h30
Michel Lussault, Le Monde est vulnérable, comment en prendre soin ?
Répondant: Alain Cambier
L'urbanisation généralisée du Monde s'est imposée depuis les années 1950, avec une puissance particulièrement impressionnante après 1950. En quelques décennies, la « révolution urbaine » a transformé de fond en comble la Terre, les sociétés, les individus et leurs manières de vivre. Jusqu'à devenir un vecteur des bouleversements climatiques et écologiques dont on s'aperçoit clairement qu'ils menacent l'habitabilité humaine de la planète. Comment faire face à ce défi sans équivalent dans l'histoire de l'humanité. Est-il possible d'inventer des manières complètement différentes de cohabiter, entre humains et avec les non-humains, qui permettraient de maintenir et même de réparer cette habitabilité ? Et pour ce faire, pourquoi ne pas chercher une inspiration du côté des théories du Care, appliquées à nos espaces de vie.
Michel Lussault est géographe, professeur à l’École Normale Supérieure de Lyon. Dans son travail, il analyse les modalités de l’habitation humaine des espaces terrestres, à toutes les échelles et en se fondant sur l’idée que l’urbain mondialisé anthropocène constitue le nouvel habitat de référence pour chacun et pour tous. Il a publié aux Éditions du Seuil : L’Homme spatial (2007), L’Avènement du Monde (2013), Hyper-Lieux (2017), et, dernier en date, Cohabitons ! Pour une nouvelle urbanité terrestre (2024)
Alain Cambier, docteur en philosophie, est chercheur associé au Laboratoire « Savoirs, textes, langage »
13 janvier 2026, Espace Culture, 18h30
Karen Akoka et Philippe Rekacewicz, Conférence/performance « L'asile et l'exil. Une histoire de la distinction réfugiés/migrants »
Répondant: Bernard Maitte
Dans les trajectoires d'exil, peut-on isoler des motifs strictement politiques, indépendants de toute considération économique ou d'aspiration à mieux vivre ? En étudiant l'histoire de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), Karen Akoka retrace les multiples opérations administratives et politiques qui permettent à certains individus d'être « catégorisés » comme réfugiés. Elle montre ainsi que l'asile a longtemps été un instrument privilégié de la diplomatie, expliquant son octroi inconditionnel aux ressortissants d'États adversaires de la France (comme les pays communistes). Puis la combinaison d'une approche plus restrictive de l'immigration et de réformes néolibérales de l'Ofpra (grilles d'évaluation, transformation du recrutement, rendement chiffré) a produit un renversement du régime de l'asile. Une suspicion systématique oblige désormais les requérants à produire une image d'eux-mêmes comme « réfugiés purs ». Une « mission impossible », à en juger par le taux d'accords, qui passe de 90 % à la fin des années 1970 à 10 % dans la décennie 2000.
Karen Akoka est sociologue et Maîtresse de conférences en science politique à l’université Paris Nanterre
Philippe Rekacewicz est cartographe, géographe et information designer
Bernard Maitte est professeur émérite à l'Université de Lille
10 février 2026, Espace Culture, 18h30
Eric Glon, Une géographie des lignes - De la diversité des modes d'habiter aux enjeux politiques des délimitations
Répondant: Claude Kergomard
Quels sens donner aux lignes en géographie ?
En quoi sont-elles révélatrices de modes de vie et de rapports variés aux territoires ? Comment tracer des lignes renvoie-t-il aux notions de pouvoir et de domination ?
Tout en apportant quelques éléments de réponse à ces questions, j'illustrerai mon propos avec des exemples ayant trait aux peuples autochtones (Ouest du Canada, Afrique australe et Guyane).
Éric Glon est Professeur émérite de géographie et membre du Laboratoire TVES (ULR 4477) à l’Université de Lille. Ses recherches portent sur les expérimentations territoriales collectives dans lesquelles les populations locales et autochtones tentent de faire ressource autrement dans une optique d’équité sociale et environnementale
Claude Kergomard est géographe et climatologue. Enseignant-chercheur à l’Université des Sciences et Technologies de Lille de 1978 à 2003. Professeur à l’École normale supérieure de Paris de 2003 à 2013 (directeur du département de géographie, et co-directeur du CERES - Centre d’Enseignement et de Recherches sur l’Environnement et la Société).
28 avril 2026, Espace Culture, 18h30
Alain Cambier, La renaturation de la ville et ses enjeux
Répondant: Bernard Maitte
A la différence des villages, les villes - surtout occidentales - ont longtemps fait preuve d'une « arrogance environnementale » vis-à-vis des milieux naturels. Elles ont souvent été pensées comme une « patrie artificielle des hommes » prétendant s'émanciper des contraintes naturelles. Mais les villes thermo-industrielles de nos sociétés productivistes et les mégapoles contemporaines ont fait franchir un degré critique dans le processus de dénaturation qui les caractérisent. Elles cristallisent aujourd'hui tous les maux commis par l'anthropocène, au point que de mettre en péril leur propre existence. Aussi, la résilience des villes implique leur renaturation. Il s'agit donc de « rebrancher » à tous les niveaux la ville sur les cycles de la nature. Cette renaturation apparaît désormais comme une condition nécessaire pour sa survie. Il s'agit également de développer une nouvelle politique de la ville pour compenser les effets destructeurs de l'artificialité de ses constructions (édifices, voies, sols, etc.) non seulement sur la nature, mais aussi sur les modes de vie de ses usagers. L'enjeu est donc aussi de développer une conscience environnementale urbaine afin de mieux habiter sa ville.
Alain Cambier, docteur en philosophie, est chercheur associé au Laboratoire « Savoirs, textes, langage »
Bernard Maitte est professeur émérite à l'Université de Lille
Archives
10 janvier 2023, Espace Culture, 18h00
Bernard Maitte, Les traditions nationales dans la construction des sciences (1800-1850)
Répondant: Francis Meilliez
Au début du XIXe siècle, la science anglaise est marquée, à la fois, par la physique newtonienne et l'empirisme de Locke. En France triomphe le système de Laplace ; la Naturphilosophie imprègne les pays germaniques. Ces trois traditions se combattent, mais chaque approche permet d'ouvrir de nouveaux champs scientifiques, d'enrichir les compréhensions. Grâce aux différences, aux succès comme aux erreurs, à l'émulation et aux combats qui s'y mènent, l'Europe est alors le lieu fécond de l'élaboration de la science mondiale.
Bernard Maitte est professeur émérite à l'Université de Lille
Francis Meilliez est professeur émérite, Université de Lille, directeur de la Société Géologique du Nord (SGN)
17 janvier 2023, Espace Culture, 18h00
Denis Couvet, Résilience écologique
Répondant: Sylvain Billiard
Face au déclin de la biodiversité, apparaît la nécessité de changements profonds des relations des humains avec la nature. Ce qui conduit à la notion de « changements transformateurs », proposée par l'IPBES, définie comme une réorganisation systémique des sociétés, comprenant changements de paradigmes et de valeurs.
La notion de cycle adaptatif, considérant que tout socio-écosystème passe inéluctablement par quatre stades successifs de croissance, conservation, crise et réorganisation, banalise et aide à la fois à concevoir cette notion de changement.
Cette notion conduit à insister sur l'importance des diversités biologiques et sociales, permettant de mieux affronter les crises, aidant à la réorganisation des sociétés et des écosystèmes face à ces crises. Cette vision de la diversité se retrouve dans la notion d'intégrité des écosystèmes, considérant l'importance de la diversité des composition, structure et fonction de ces derniers, donne des critères scientifiques d'évaluation de toute politique de préservation des écosystèmes dans les territoires, à même de minimiser les crises, leurs effets, parvenir à des changements transformateurs aidant à préserver la biodiversité.
Denis Couvet est professeur au Muséum national d’Histoire naturelle et président de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité
Sylvain Billiard est professeur à l'université de Lille, laboratoire de Génétique et Évolution des Populations Végétales
24 janvier 2023, Espace Culture, 18h00
Olivier Boucher, Aviation et changement climatique
Répondant: Didier Torz
Comme tout secteur économique, l'aviation a un impact sur le climat et contribue au réchauffement climatique en cours. Cette contribution est largement dominée par les émissions en vol des avions. Elle est due au dioxyde de carbone (CO2) mais aussi à un certain nombre d'effets dits « non-CO2 » liés à la vapeur d'eau, aux particules (aussi appelées aérosols) et aux oxydes d'azote (NOx) émis lors de la combustion du kérosène par les moteurs. En particulier, les émissions de vapeur d'eau peuvent conduire à la formation de traînées de condensation et parfois même de nuages plus étendus de type cirrus lorsque les conditions atmosphériques sont favorables. Dans cette conférence, nous allons discuter ces différents effets et leurs contributions respectives à l'effet total de l'aviation sur le climat. Nous montrerons enfin comment ce travail de recherche peut contribuer à minimiser les effets de l'aviation sur le climat.
Olivier Boucher est Directeur de recherches au CNRS (Institut P.S. Laplace)
Didier Torz est rédacteur en chef des Annales de la Société Géologique du Nord
07 février 2023, Espace Culture, 18h00
Marie-Christine Blandin, Les impensés des politiques de santé
Répondant: Francis Meilliez
Ministère, budget, établissements, prises en charge, professionnels, brevets, innovations… : arbitrages publics et investissements privés en matière de santé se focalisent sur les soins. Tout au plus évoque-t-on la prévention, souvent confondue avec le dépistage précoce ou quelques messages édifiants - méfaits du tabagisme, de l'alcoolisme. La précaution qui fait envisager l'improbable est rarement d'actualité : les lanceurs d'alerte n'ont pas la côte et l'absence de masques lors de l'irruption du coronavirus a mis en évidence le manque de vigilance sur la prospective.
La santé est pourtant un patrimoine préservé ou altéré par une infinité de conditions externes sur lesquelles l'individu, mais aussi la société, peut agir : ce que nous mangeons et respirons pèse sur notre santé ; la façon dont nous habitons la ville, la campagne façonnent l'environnement qui façonne notre corps à son tour. Ce que nous pensons, par conviction religieuse, par enthousiasme pour l'innovation, ou par approche sensible de la nature oriente les stratégies locales et globales de satisfaction de nos besoins. L'exploitation des ressources, chère au souci de compétitivité des États, et au CAC 40, s'est étendue sans conscience de notre profonde dépendance des cycles naturels, des écosystèmes et des autres êtres vivants. La santé des 7,7 milliards d'êtres humains s'en trouve aujourd'hui fragilisée par un faisceau de dangers : les contaminants, les pénuries, les désordres climatiques, les pandémies issues de zoonoses.
Marie-Christine Blandin est Sénatrice honoraire, ancienne Présidente de la Région Nord-Pas de Calais
Francis Meilliez est professeur émérite, Université de Lille, directeur de la Société Géologique du Nord (SGN)
04 avril 2023, Espace Culture, 18h00
Claude Kergomard, Cryosphère et climat : Vers la fin de la « planète blanche ?
Répondant: Bernard Maitte
Les propriétés physiques de la neige et de la glace leur confèrent un rôle spécifique dans le système climatique global. Ce rôle est pour partie hérité des périodes glaciaires du Quaternaire, et garde l'empreinte des oscillations climatiques plus récentes, dont le Petit Age Glaciaire des XVI-XIXe siècles.
Dans le contexte présent du changement climatique accéléré induit par les modifications de composition de l'atmosphère terrestre, les glaciers de montagne, les glaciers polaires et les inlandsis groenlandais et antarctique, les banquises de l'Arctique et de l'Antarctique, les pergélisols (permafrosts) et les couverts neigeux hivernaux d'Eurasie et d'Amérique du Nord sont tous affectés, à des degrés divers. Outre l'impact direct du changement climatique, il faut envisager les rétroactions au sein du système planétaire pour envisager le futur d'une planète de moins en moins blanche.
Claude Kergomard est géographe et climatologue. Enseignant-chercheur à l’Université des Sciences et Technologies de Lille de 1978 à 2003. Professeur à l’École normale supérieure de Paris de 2003 à 2013 (directeur du département de géographie, et co-directeur du CERES - Centre d’Enseignement et de Recherches sur l’Environnement et la Société).
Bernard Maitte est professeur émérite à l'Université de Lille
02 mai 2023, Espace Culture, 18h00
Marc Rabaud et Frédéric Moisy, L'air et l'eau sculptent notre monde ; conférence expérimentale
Répondant: Bernard Maitte
Notre monde vit au rythme de spectacles éphémères. Certains sont brefs, comme des ronds dans l'eau, le vacillement de la flamme d'une bougie, le scintillement de points lumineux sur la mer. D'autres sont plus longs, comme le bourgeonnement d'un cumulus avant l'orage, le patient polissage d'un galet, le dessin changeant des méandres d'une rivière. D'autres encore se déroulent sur des temps qui échappent à nos sens, à l'instar du soulèvement d'une montagne, de la formation d'une mer ou d'un désert.
A l'occasion de la sortie du livre « L'impermanence du monde : la physique de l'éphémère », deux des auteurs vous invitent à une promenade à travers ces phénomènes fascinants du monde qui nous entoure. Avec leurs regards de physiciens, spécialistes en mécanique des fluides, ils décryptent les lois de la physique qui régissent ces phénomènes. Ils montrent ainsi comment, sur de vastes échelles de temps, les fluides sculptent notre monde.
Cet exposé sera illustré de quelques expériences en direct.
Marc Rabaud est professeur émérite de l'université Paris-Saclay. Laboratoire FAST
Frédéric Moisy est professeur des universités à Paris-sud
Bernard Maitte est professeur émérite à l'Université de Lille
14 novembre 2023, Espace Culture, 18h30
Guillaume Lecointre, La biodiversité : s'intéresse-t-on à ce qu'elle fait ou à ce qu'elle est ?
Répondant: Francis Meilliez
La « biodiversité » est souvent perçue à travers ce qu'elle fait, et valorisée en termes de « services » rendus. Nous examinerons la différence entre biodiversité et écosystème. Puis nous verrons que les fonctions des êtres vivants ne recoupent pas leur histoire. Que celle-ci est essentielle pour comprendre le vivant. À tel point que le mot « diversité » peut être compris comme « quantité d'histoire », si l'on peut dire. Préserver la biodiversité, ce devrait être préserver l'héritage historique du vivant, et pas tant ses « services ».
Guillaume Lecointre est professeur au Museum national d’Histoire naturelle, enseignant-chercheur en systématique et zoologie
Francis Meilliez est professeur émérite, Université de Lille, directeur de la Société Géologique du Nord (SGN)
[Reporté] 05 décembre 2023, Espace Culture, 18h30
Jean-Marc Lévy-Leblond, Clara Immerwahr et Fritz Haber, une histoire de chimie, d'amour et de guerre
Répondant: Bernard Maitte
Fritz Haber est l'un des plus brillants chimistes allemands : il met au point le procédé de fabrication de l'ammoniac qui révolutionne la fabrication des engrais et des explosifs. Il épouse Clara Immerwahr, l'une des premières femmes à obtenir un doctorat en chimie. Elle collabore avec son mari, puis il la relègue au statut de femme d'intérieur. En 1914, Haber assume une posture militariste : il initie la fabrication des gaz de combat et participe directement à leur mise en œuvre. Clara ne le tolère pas et se suicide. Haber obtient le prix Nobel en 1920, mais, juif, doit s'exiler après l'arrivée au pouvoir de Hitler. Il meurt isolé en 1934. La postérité rendra tardivement justice au talent et à l'engagement de Clara Immerwahr.
L'histoire de ce couple met dramatiquement en lumière la position conflictuelle des scientifiques dans la société moderne.
Jean-Marc Lévy-Leblond est professeur émérite à l’Université de Nice-Côte d’Azur. Essayiste
Bernard Maitte est professeur émérite à l'Université de Lille
09 janvier 2024, Espace Culture, 18h30
Sylvain Billiard, Qu'est-ce que la vie ? Faisons le point en explorant les frontières
Répondant: Virginie Cogez
On sait tous dire avec certitude d'une entité si elle est vivante ou non, n'est-ce pas ? Enfin presque... Comment savoir alors ce qu'étudie la biologie ? Si une exoplanète est habitée ? Si un être humain est déjà vivant, ou déjà mort ? Nombreuses ont été les réponses à la simple question « Qu'est-ce que la vie ? », mais toutes souffrent de limites, contradictions ou exceptions. Au cours de cette conférence interactive et un peu expérimentale (donc vivante), vous serez invités à confronter vos propres certitudes à des entités parfois très « limites »... et pas seulement l'intervenant.
Sylvain Billiard est professeur à l'université de Lille, laboratoire de Génétique et Évolution des Populations Végétales
Virginie Cogez est maître de conférences en biologie cellulaire à l'Université de Lille
21 mai 2024, Espace Culture, 18h30
Etienne Poncelet, Le bien-être architectural, l'architecture comme mode d'expression de joie et de bonheur
Répondant: Bernard Maitte
« Et Dieu vit que cela était bon... ». La phrase de la Genèse, répétée six fois, évoque le « plaisir de Dieu », l'architecte de l'Univers. Pour Dieu, comme pour l'Homme, l'architecture serait donc un mode d'expression de joie et de bonheur ?
C'est peut-être ce qu'exprime l'ange du Sourire de Reims ou ce qui fait danser et tournoyer le roi David au portail de nos cathédrales. De l'intimité de la maison natale de Charles de Gaulle jusqu'à l'élévation de nos grandes cathédrales, les monuments nous révèlent que l'architecture est un mode d'expression de joie et de bonheur.
Joie de la création et bonheur de s'approprier son espace de vie sont les deux aspects de ce bien-être architectural dont nous tenterons de décrypter les règles.
Etienne Poncelet est architecte en chef des monuments historiques
Bernard Maitte est professeur émérite à l'Université de Lille
28 mai 2024, Espace Culture, 18h30
Jean-Paul Delahaye, Le problème à l'heureuse issue
Répondant: Bernard Maitte
La mathématicienne Esther Klein découvrit un énoncé sur la répartition des points d'un plan affirmant la présence d'un ordre inévitable. Son résultat présenté aux mathématiciens hongrois Paul Erdös et George Szekeres fut alors généralisé. La rencontre autour de ce problème aboutit au mariage de George Szekeres et Esther Klein, conduisant Erdös à donner le nom de « problème à l'heureuse issue » à l'énigme. George et Esther mariés en 1937 vécurent heureux jusqu'au 28 août 2005, date à laquelle ils décédèrent tous les deux à une heure d'intervalle. Une incroyable série de résultats géométriques et combinatoires montrant que l'ordre est inévitable entretient aujourd'hui le souvenir de l'heureuse rencontre.
Jean-Paul Delahaye est professeur émérite en informatique de l'Université de Lille
Bernard Maitte est professeur émérite à l'Université de Lille