Sciences, Croyances, Éruditions
Cycle de séminaires
L'Espace Culture de l'Université de Lille - Sciences et Technologies a initié en 2017/2018 un séminaire ouvert à toutes et tous, membres de la communauté universitaire ou non, sur le thème « Sciences, Croyances, Érudition » (cf l'annonce sur Calenda).
Son lancement et son positionnement s'étaient très logiquement imposés dans le contexte du regroupement omni disciplinaire des universités lilloises : « Jamais la science n'a, en effet, acquis une place aussi importante dans nos vies. Elle se trouve pourtant contestée aujourd'hui dans un certain nombre de ses recherches et résultats, comme jamais dans son histoire. Le discrédit nourri, pour une part, de la méfiance vis-à-vis de certaines de ses applications n'explique pas tout puisque ces contestations peuvent porter sur les fondements même de certains savoirs scientifiques, y compris sur la légitimité de ses connaissances acquises et de ses acteurs, concurrencés alors par des représentants de domaines extérieurs au champ scientifique. Il nous paraît important que ces questions soient abordées à l'heure où l'Université de Lille se rassemble et met en commun ses savoirs. Sciences, croyances, érudition : trois mots sur lesquels seront amenés à réfléchir les conférenciers dans leur analyse des rapports et différences de la science - dans sa production et sa diffusion, dans son développement historique et dans ses expressions actuelles - avec les mythes, les religions révélées ou naturelles. Trois mots qui en recouvrent d'autres : connaissance, certitude, évidence, consentement, persuasion, conviction, démonstration, preuve, accumulation, autorité, confirmation, doute, opinion, vérité, savoir, raison, réflexion, logique, fait, construction, imagination, idéalisation, modélisation, représentation, approximation, formalisme, système, mystère, Dieu, révélation, (in)connu, (in)compréhension, (in)accessibilité, relativisme, menace, peur, rêve, culture, instruction, éducation, instrumentation, manipulation, progrès, scientisme, politique, savant, profane, citoyen, etc. »
Bilan de la première saison
Au cours de l'année 2017/2018, une série de six séances (présentées par des étudiants et/ou des enseignants-chercheurs) a évoqué des thématiques allant du personnage d'Harry Potter à l'électrostatique en passant par la question dite de l'étoile de Bethleem, par les débordements du Nil à la NaturPhilosophie, des rétrogradations des planètes à Paracelse en passant par le Ragnarök ou le phlogistique... Voir le programme complet.
Une exposition éponyme a, quant à elle, donné à voir - entre autres - l'évanescence des canaux de Mars et la similitude morphologique entre un Narval et une licorne. Plusieurs fils de débats se sont entrelacés : fécondations croisées, permanence ou rémanence des mythologies, similitudes morphologiques ou structuralistes, relations entre objectivations et approches situées.
L'intérêt rencontré a été manifeste : à la suggestion des publics, les séances - à partir de la seconde - ont été diffusées en ligne et sont aujourd'hui visibles en replay sur lille1tv.
Saison 2018/2019
Maintenant que se retrouvent regroupées au sein de la même Université de Lille les grands secteurs disciplinaires que sont "sciences et technologies", "droit et santé" et "sciences humaines et sociales" le dialogue des disciplines sur ce qui définit ce qu'elles cherchent et ce qu'elles enseignent a besoin d'être amplifié et nourri d'échanges entre étudiants, enseignants et personnes intéressées. C'est ce à quoi veut contribuer l'ALEA.
Archives
07 mars 2019, 1er étage du bâtiment de la Faculté des Sciences et Technologies, 17h00
Francis Meilliez, Les chemins de l'interprétation en géologie
Répondant: Bernard Maitte
Les mathématiciens construisent des objets abstraits selon leurs besoins dans un raisonnement logique ; les juristes construisent des règles pour encadrer situations et relations entre sujets réels. Tous les autres scientifiques partent de l'observation d'objets naturels, dont ils extraient certaines données pour étudier leurs caractéristiques et variations, et en déduire les propriétés des objets observés. Organiques (vivants, dont le genre humain) ou non (minéraux), ces objets sont analysés avec des méthodes propres à chaque discipline, en perpétuelle évolution selon le degré d'avancement des sciences et techniques. De ce fait, la description d'un objet naturel n'est ni exhaustive, ni complète. Et l'interprétation qu'en fait l'observateur, en dépit des codes spécifiques à ces disciplines, dépend beaucoup de la culture personnelle et du cadre conceptuel privilégié de qui l'élabore. Comment s'étonner alors des interminables discussions entre collègues, des débats, voire des conflits qui se transmettent d'une génération à l'autre, et de malentendus, tant à l'intérieur d'une discipline qu'entre disciplines distinctes ? Le travail pluridisciplinaire demande beaucoup d'humilité, de capacité d'écoute, et une pincée d'abnégation.
Trois exemples, tirés de la géologie régionale, serviront à illustrer ce propos.
Francis Meilliez est professeur émérite, Université de Lille, directeur de la Société Géologique du Nord (SGN)
Bernard Maitte est professeur émérite à l'université de Lille
28 mars 2019, 1er étage du bâtiment de la Faculté des Sciences et Technologies, 17h00
Robert Locqueneux, Science et théologie, la Genèse et les idées sur l'origine du monde
Répondant: Francis Danvers
Nous esquisserons les rapports que la science et la théologie ont pu avoir jusqu'à la fin du siècle des Lumières et pour cela, nous privilégierons les idées que l'on a pu émettre sur l'origine du monde. Pour ce faire, nous nous arrêterons sur les interprétations du récit de la Genèse chez quelques pères de l'église, saint Augustin et Thomas d'Aquin, et chez Buffon ; nous verrons alors que les « Lumières » ne sont pas où l'on pense les trouver.
Jusqu'à la fin du siècle des Lumières, le récit de la Genèse a été le plus souvent considéré par les juifs et les chrétiens comme le récit véridique de la création du monde par Dieu, lequel l'aurait révélé à Moïse. On montre ici qu'Augustin et Thomas d'Aquin prennent de nombreuses libertés dans leurs commentaires de ce texte, bien plus que ne le fait Buffon dans les Epoques de la nature.
Robert Locqueneux est Professeur émérite à l'université de Lille, fondateur de son Centre d'histoire des sciences et d'épistémologie. Il est l'auteur de Science classique et théologie (Vuibert), Une histoire des idées en physique (Vuibert) et de nombreux ouvrages sur l'histoire de la thermodynamique. Son histoire des images du monde, d'Hésiode à Stephen Hawking (avec Bernard Maitte) est sous presse
Francis Danvers est professeur émérite des universités, vice-président de l'université populaire de Lille et président de l'ALEA
25 avril 2019, 1er étage du bâtiment de la Faculté des Sciences et Technologies, 17h00
Marina Voinson, Les cultures et pratiques face aux maladies infectieuses
Répondant: Sylvain Billiard
Comme nous le vivons tous au fil de l'année, et comme l'attestent les études archéologiques, les populations humaines ont toujours été confrontées aux maladies infectieuses, parfois mortelles. De nombreuses pratiques, associées à diverses croyances et modèles de pensées ont été mises en place pour y faire face, comme par exemple la vaccination propre au modèle bio-médical américano-européen. Bien d'autres pratiques existent dans d'autres populations, depuis l'isolement des malades jusqu'à la sorcellerie. Ce séminaire brossera le panorama des différentes pratiques autour du monde et posera la question de leurs effets possibles sur le contrôle des épidémies. Seront notamment examinée 1) l'efficacité de l'exportation du modèle bio-médical, qui se substitue alors aux pratiques locales, et 2) les raisons du rejet croissant de pratiques au succès incontestable comme la vaccination.
Marina Voinson est doctorante, membre de l'équipe Evo-Eco (Écologie Évolutive et Reproduction), Unité Evo-Eco-Paléo (EEP) - UMR 8198 - CNRS/Université de Lille
Sylvain Billiard est professeur à l'université de Lille, laboratoire de Génétique et Évolution des Populations Végétales
09 mai 2019, 1er étage du bâtiment de la Faculté des Sciences et Technologies, 17h00
Loïc Hervouet, Comprendre les croyances ancestrales malgaches, leurs origines et leur évolution dans le monde moderne.
Répondant: Francis Danvers
À la façon des kabary (discours traditionnels) malgaches, cette proposition de contribution devrait prendre (au moins) le premier feuillet pour s'excuser d'oser imaginer proposer une intervention alors que je ne suis ni le plus savant, ni le plus âgé (quoique...), ni même scientifique, encore moins anthropologue, simple amateur compagnon de route attentif du peuple malgache depuis un demi-siècle voire un peu plus. Mais le temps nous est compté, brisons donc là pour l'introduction. Et comme dit le proverbe, « triez dans ce que je vous dis ; si c'est amer vous le recrachez, si c'est doux vous l'avalez ». Allons donc vite plus au fond, car « qui passe voit les feuilles, qui s'interroge voit les racines ».
Madagascar et les Malgaches ont développé et entretenu depuis des siècles des croyances et des coutumes au moins aussi endémiques que la nature, flore et faune, de la Grande Ile. Qu'elles viennent pour l'essentiel de l'Austrasie originelle, pour partie du bouddhisme cueilli et accueilli sur la route de la grande migration venue du nord-est, de l'arabisme cultivé, ces croyances et ces façons de faire spiritualité correspondent aux aspirations les plus profondes de l'humanité. On va en tenter l'inventaire par définition non exhaustif en puisant autant que possible des illustrations dans l'immense richesse des ohabolana (proverbes) malgaches.
- À la plus grande énigme proposée à l'homme, celle de son existence, fait face cette « culture de la mort » si spécifique de Madagascar que des anthropologues peu avisés et autocentrés ont parlé d'une civilisation « nécrophile ». Les Malgaches n'aiment pas la mort, mais leurs morts, qui deviennent masina, ancêtres et saints. Ils n'aiment pas la mort, mais ils la dominent, avec des rites comme le fameux famadihana (improprement traduit retournement) et croient - réellement - à l'immortalité comme à la réincarnation. A la sacralité de la terre ancestrale, tanindrazana et à la puissance signifiante du fasana (tombeau). Autour duquel, formant une société surpeuplée, (expression de Richard Andriamanjato, pasteur et maire de Tananarive) gravitent des zavatra (esprits) de toutes natures plus ou moins bienveillantes.
- Autre énigme première que celle de la naissance. La cosmogonie malgache y trouve solution dans toutes sortes de mythes aux nombreuses variantes, mais unifiés autour de la croyance en Zanahary, l'unique et commun Dieu créateur. Un Dieu tout puissant mais non interventionniste et à qui on ne saurait imputer les responsabilités des hommes. Un Dieu un peu lointain, qu'on ne peut joindre que par les ancêtres et leurs ombiasy (prêtres), mpanandro (astrologues) ou mpisikidy (devins), même si cette foi n'organise pas d'Église.
- Face aux déterminismes inéluctables du vintana (destin), inscrits dans une astrologie arabisante, la responsabilisation de l'homme, sa marge de man?uvre, s'incarnent dans les consciences à travers le tsiny (blâme) et le tody (châtiment), qui génèrent leurs compagnons de route, la peur de mal faire ou même le henamaso (la honte).
- À la nécessité de cohésion sociale et d'harmonie des clans correspondent la conception même de l'identité multiple de l'aina malgache (le souffle de vie partagé) : " je " est aussi " nous ", indissociable, et " je-nous " ne peut vivre sans cette recherche éperdue de l'harmonie collective qu'est le célèbre fihavanana. D'où la multiplication des fady (interdits) et des adidy (devoirs).
- Conclusion : " Que reste-t-il de nos croyances ? " - Réponse : " Tout "
Loïc Hervouet est journaliste, enseignant d'éthique, formateur, ancien président et directeur de l'ESJ Lille. Il est l'auteur de Comprendre les Malgaches, directeur de la collection Comprendre les peuples (Riveneuve Editions, Paris)
Francis Danvers est professeur émérite des universités, vice-président de l'université populaire de Lille et président de l'ALEA
23 mai 2019, 1er étage du bâtiment de la Faculté des Sciences et Technologies, 17h00
Olivier Las Vergnas, Apocalypses, super Mars et super Lunes de sang : que nous apprennent les prophéties des médias et réseaux sociaux ?
Répondant: Olivier Moreau
Selon l'outil statistique Google Trends, d'impressionnants pics de consultation du terme "apocalypse" ont été observés en France en mars 2014, mai 2016 et septembre 2017 (1). Les deux premiers pics correspondant à des événements médiatiques : la sortie mondiale du film "X-Men : apocalypse" (27 mai 2016) et la diffusion télévisuelle de "Apocalypse la première guerre mondiale" (sur France 2 du 18 mars au 1er avril 2014). Pour le troisième, celui du 27 septembre 2017 (120% plus intense au max que celui de mars 2014 et à 67% de celui de mai 2016), la recherche en ligne fournit une explication : de nombreuses sources font état d'une infox virale (fake-news dans la terminologie anglo-saxone) qui annonçait l'apocalypse pour cette date. Ainsi, National Geographics (2) dénonçait un amalgame entre la prophétie récurrente d'une collision avec la présumée planète maléfique Niburu et un alignement astral. Plusieurs paroisses catholiques, comme celle de Martigues (3) critiquaient quant à elles des messages internet affirmant que la configuration des astres de ce jour correspondait à celle de l'apocalypse de Jean : à savoir l'alignement, dans la direction des constellations de la Vierge et du Lion, du Soleil, de la Lune, de Mercure, Venus, Mars et de Jupiter.
De fait, notre attention est fréquemment sollicitée par des diffusions virales annonçant des phénomènes célestes étonnants, potentiellement porteurs de graves répercussions. C'est le cas avec cette annonce apocalyptique, avec celle du fait qu'à son alignement la planète Mars va devenir aussi grosse que la Lune, ou qu'avec la fin d'un cycle calendaire de telle ou telle civilisation adviendra la fin du monde. A l'expérience, une analyse approfondie de ces prédictions oblige à brasser astronomie et météorologie d'un côté, herméneutique et théologies d'un autre, littérature, histoire des arts et ethnologie d'un troisième. Lutter contre l'infox scientifique oblige ainsi à reconsidérer comme prioritaire une approche épistémologie des météores et prodiges célestes. Et ce n'est pas chose facile au vu de nos spécialisations disciplinaires actuelles.
Concrètement la séance du séminaire se proposera de décortiquer plusieurs annonces prophétiques de ce type, choisies parmi les infox virales de ces dernières années. Elle sera l'occasion de réfléchir collectivement aux exigences de ce croisement de compétences disciplinaires dans la lutte contre les infox.
Olivier Las Vergnas est Professeur à l'université de Lille (SEFA et Cirel-Trigone) et président de l'Association Française d'Astronomie (AFA)
Olivier Moreau est docteur en astrophysique, vice-président de l'association des planétariums de langue française, chargé d'enseignement à l'université de Lille, responsable scientifique et pédagogique au Forum des Sciences
17 octobre 2019, 1er étage du bâtiment de la Faculté des Sciences et Technologies, 17h00
Alain Cambier, La post-vérité
Répondant: Francis Danvers
Le succès rencontré par les partisans de la post-vérité est symptomatique de notre société post-moderne, marquée pas la montée du relativisme, au point que la discrimination entre le vrai et le faux serait devenue superflue. Ce renoncement au 'dire vrai' sape notre confiance dans le progrès des connaissances et nuit aux critères nécessaires pour s'orienter dans l'existence en tant qu'homme et citoyen. Les réseaux sociaux semblent en être devenus le creuset privilégié. Cependant, les menaces que fait peser la post-vérité n'ont-elles pas des racines beaucoup plus profondes ? La post-vérité ne relève-t-elle pas d'une volonté humaine tenace d'occulter le vrai ? Cette attitude de dénégation du vrai n?est-elle pas toujours prête à resurgir aux dépens du rationalisme ? Une généalogie des ressorts de la post-vérité doit permettre de mettre au jour les tenants et les aboutissants d'une telle attitude. Cette entreprise requiert un travail de recontextualisation philosophique des rapports entre l'exigence de vérité et la puissance de son déni. Ce n?est qu?à ce prix que nous pourrons nous prémunir contre les régressions obscurantistes que la post-vérité nous fait encourir aujourd?hui.
Alain Cambier, docteur en philosophie est chercheur associé au Laboratoire « Savoirs, textes, langage »
Francis Danvers est professeur émérite des universités, vice-président de l'université populaire de Lille et président de l'ALEA
14 novembre 2019, 1er étage du bâtiment de la Faculté des Sciences et Technologies, 17h00
Bernard Maitte, L'Atlantide et ses avatars contemporains
Répondant: Francis Meilliez
Dans le Critias, Platon conte l'histoire de l'Atlantide, une histoire « faite de mensonge » qui critique métaphoriquement la dégénérescence de deux modèles de sociétés : l'empire perse et la démocratie athénienne décadente. Ce récit mythique est appelé à un grand avenir. Aristote et les auteurs du Moyen-Âge comprennent le sens de la fable ; les choses changent à Florence, en 1485, lorsque Marsile Ficin traduit le Critias et affirme sa véracité. Puis Christophe Colomb, en 1492, croyant atteindre le Japon, découvre un Nouveau Monde. Que représente-t-il ? Une part de l'Atlantide n'a-t-elle pas survécu ? Les atlantes ne sont-ils pas les ancêtres de ces populations nouvellement découvertes ? Les spéculations vont bon train. Le mythe sera tenace : en 1912 encore, un Pierre Termier grand géologue français, défricheur de la géologie alpine, donne à Paris une conférence dans laquelle il utilise un certain nombre d'arguments structuraux et biologiques pour démontrer qu'un « pont », l'Atlantide, a existé entre l'Europe et l'Amérique. Ce sont les mêmes arguments que reprend, la même année mais autrement, Alfred Wegener pour énoncer sa théorie de la dérive des continents. Une théorie rejetée jusqu'en 1968. Le géologue sous-marin Jacques Collina-Gérard continue d'adhérer au mythe.
Bernard Maitte est professeur émérite à l'université de Lille
Francis Meilliez est professeur émérite, Université de Lille, directeur de la Société Géologique du Nord (SGN)
07 décembre 2021, amphi Pierre Glorieux, CERLA, 18h00
Francis Danvers, Pour des sciences pédagogiques de l'orientation
Répondant: Alain Cambier
S'orienter dans la vie est une valeur éducative, mieux c'est une affaire de civilisation.
Pour le montrer, nous mettons en évidence les grands paradigmes de l'orientation sur la longue durée pour nous attarder sur le XXe siècle et le temps présent : qu'est-ce que s'orienter dans un monde qui nous bouscule ? L'approche psycho socio-anthropologique influencée notamment par E. Morin nous fournit une clef d'entrée dans un débat ouvert.
Francis Danvers est professeur émérite des universités, vice-président de l'université populaire de Lille et président de l'ALEA
Alain Cambier, docteur en philosophie est chercheur associé au Laboratoire « Savoirs, textes, langage »