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LEA #14 (juillet-décembre 2025)
Rubriques - Actualités
Le témoignage d’Olfa Lamloum, chercheuse tunisienne, embarquée en septembre 2025 sur le bateau Aurora de la flottille Global Sumud pour Gaza
Jacques Lemière
Laboratoire CLERSE, Université de Lille
Le 1er octobre dernier, s’ouvrait, au Méliès, le cycle de cinéma « Colères citoyennes » du programme culturel 2025-2026 de l’Université de Lille, soutenu par l’ALEA, avec une soirée consacrée à la révolution tunisienne de 2011.
Deux films tunisiens étaient au programme de cette soirée. « Fallega 2011 », de Rafik Omrani, film du moment même de la révolution à Tunis (janvier 2011) et restituant ce qu’y fut la première occupation de place qui inaugura une décennie non seulement caractérisée par les dits « printemps arabes », mais par des mobilisations, à échelle mondiale, de type nouveau, dont la Tunisie fut pionnière. Et « Voix de Kasserine », d’Olfa Lamloum et Michel Tabet, film de l’après-révolution (2017), revenant, à partir de témoignages d’habitants d’une région rurale et délaissée de l’Ouest du pays, sur les causes profondes, mais aussi les désillusions, de cette révolution.
Rafik Omrani était présent au Méliès. Olfa Lamloum et Michel Tabet, non, et ils y furent présentés par leur activité de recherche anthropologique, adossée sur le recours au film.
Ce que nous ne savions pas alors, c’est qu’Olfa Lamloum était sur le bateau « Aurora » de la flottille Global Sumud pour Gaza, partie de Tunisie le 15 septembre : c’est le lendemain seulement que j’ai reçu un message d’une collègue anthropologue tunisienne annonçant l’arraisonnement du bateau.
Olfa Lamloum m’a adressé le 30 octobre le témoignage « de première main » qu’elle a publié sur cet arraisonnement et sur son incarcération à la prison israélienne de Ktziot. Avec son accord, dont je la remercie, j’ouvre à son témoignage la rubrique « Actualités » de ce numéro de LEA, en publiant de larges extraits de sa description précise (traduite de l’anglais en français) d’une situation de grande violence. Cette rubrique reprendra, dans un prochain numéro, l’analyse de la situation au Proche-Orient après les attaques criminelles du 7 octobre et la guerre d’anéantissement d’un peuple menée depuis plus de deux ans par l’Etat d’Israël à Gaza.


